RÉPUBLIQUE ZOMBIE
Nina Santes, 2020
République Zombie est une pièce pour interroger, exacerber un état zombie, au sens d’un « engourdissement du temps, de l’action, du monde entier » (R. Barthes), et performer nos stratégies de réveil, de mise en alerte. C’est un projet chorégraphique et musical qui prend pour point de départ la figure du zombie et s’intéresse à travers elle aux phénomènes de dissociation, de disparition et de présence.
La dissociation comme langage chorégraphique et musical des corps zombis, comme symptôme de nos temps modernes capitalistes, de nos aliénations, de notre relation aux traumas, de nos corps démembrés, de nos affects coupés.
Quel langage du monde en décomposition, de la civilisation malade? Comment vivre avec nos états disloqués, leur faire place, s’éprouver vivants parmi eux?
La pièce s’appuie sur une recherche autour de la figure du zombie, qui nous parle de ce que nous ne voulons pas voir, de l’ob.scène (ce qui est hors de la scène et suscite l’effroi). Au delà de l’imaginaire populaire que cette figure évoque à travers les films de genre, je me suis intéressée à la métaphore sociale qu’elle pouvait convoquer.
Façonné par la violence coloniale, le zombie est une figure double, à la fois grotesque et terrifiante, incarnation d’une somme de peurs. Le zombie est la victime aliénée et l’agresseur, condensés dans un même corps. Il est un corps errant, qui crée une forme de chaos organisé à l’intérieur et à l’extérieur de lui. Il annule les frontières, les géographies. Il est une menace qui gagne toujours du terrain. Il est lent et n’a pas de but, mais il est parfois saisi de convulsions, d’actions répétitives, de pulsions cannibales, de retroussements, qu’il ne s’explique pas. À la manière d’un masque Sumérien, il est pétrifié, ni mort ni vivant, dépossédé. Un corps dissocié, aliéné, dont la maladie est une danse.
L’écriture chorégraphique et musicale de République Zombie s’appuie sur un travail de dissociation entre la partition de la voix et celle du corps, provoquant une disjonction entre ce que nous voyons et ce que nous entendons. Les chants et les danses surgissent comme des percées, des cris, des convulsions. La pièce est nourrie d’un travail autour des chants saturés et des chants de gorge, dont la fonction traditionnelle est souvent de créer une zone de passage, un pont entre le visible et l’invisible, les morts et les vivants, le rationnel et le magique.
PRESSE | |
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Chroniques de danse | Article Jocelyne Vaysse |
maculture.fr | Entretien Charlotte Imbault |
IO Gazette | Article Victor Inisan |
CRÉDIT | |
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Conception, chorégraphie, composition musicale | Nina Santes |
Création et interprétation | Betty Tchomanga, Soa de Muse, Olivier Normand (recherche et création), Nina Santes |
Collaboratrice dramaturgie | Lynda Rahal |
Création lumière | Annie Leuridan |
Création et régie son | Nicolas Martz, Aurélien Pitaval |
Scénographie et conception costumes | Pauline Brun |
Réalisation costumes | Gabrielle Marty |
Assistant construction Scénographie | Antonin Hako |
Recherche et création vocale | en collaboration avec Jean-Baptiste Veyret-Logerias, Roberto Moura, Emilie Domergue |
Régie générale | Beatriz Kaysel |
Stagiaires | Félix Philippe (son), Louise Rustan (lumières) et Elie Fonfrède (danseur) |
Production et administration | La Fronde – Cloé Julien-Guillet, Élodie Perrin, Camille Balaudé, Alice Marrey |
DATES | |
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20 mai 2022 | Le Centre chorégraphique national d’Orléans, Orléans |
5 – 8 avril 2022 | La Grange de Dorigny, UNIL, Lausanne, Suisse |
28 sept – 1 oct 2021 | Les SUBS, Lyon |
22 Juin 2021 | Festival Latitudes contemporaines, Lille |
9 avril 2021 | L’Atelier de Paris / CDCN, Paris |
25 -27 novembre 2020 | Les Subs, Lyon | REPORTÉ : octobre 2021 |
4 juillet 2020 | Le Belluard Festival, Suisse | ANNULÉ |
3 – 4 juin 2020 | Festival June Events, CDCN Atelier de Paris | REPORTÉ : 8 et 9 avril 2021 |
6 – 7 février 2020 | Première, Festival Antigel, Genève, Suisse |
25 janvier 2020 | Avant-première, Festival Parallèle, Marseille |